CONNECT est un colloque international annuel organisé par AMATEO, le réseau européen pour la participation active aux activités culturelles, dans le cadre du projet quadriennal Arts take part. Chaque année, ces rencontres abordent un thème bien précis. En 2020, le sujet choisi était 'L’émancipation des jeunes'.

Le COVID-19 a chamboulé toute l’organisation, nécessitant de revoir toute la programmation sous l’angle numérique afin que CONNECT puisse malgré tout avoir lieu. La formule digitale rebaptisée Re-CONNECT a eu lieu début mai. Cet échange numérique de 4 jours a regroupé 23 participants issus de onze (!) pays. Avec Lasso, nous avons eu l’occasion de présenter notre fonctionnement aux participants, tout comme BabbelArt et le projet Move It Kanal.

Lasso a invité quelques acteurs bruxellois à participer à cet événement international de mise en réseau. Aline Nyirahumure (KUUMBA, Vlaams-Afrikaans Huis) et Jonas Bastijns (JHOB, De Brusselse Jeugdhuizen) ont répondu à l’invitation, rejoints par Leen De Spiegelaere (Met-X), Jalel Vangoethem et Bart Nagels (Centrum West, deelwerking van de D’Broej/Fanfakids) et Amber Goethals & Ahlaam Teghadouini (Bronks).

Nous avons demandé à Jonas et Aline de nous parler de leurs expériences de ce Re-CONNECT.

Lasso: Malgré le changement de concept de CONNECT 2020, la version virtuelle – Re-CONNECT – a-t-elle satisfait vos attentes ?

Aline : Mes sentiments à ce sujet sont mitigés. La version en ligne permet moins de contacts et d’échanges informels. On apprend moins à se connaitre. Il est plus difficile d’arriver à établir des partenariats. Vu la pression du temps imparti lors des réunions ZOOM, l’on est moins tenté de poser des questions. Le partage d’expertise qu’offre un colloque en présentiel m’a manqué. L’accent a été mis davantage sur le théâtre au sein d’autres organisations, ce qui nous concerne moins. Dans l’ensemble, je suis satisfaite, j’ai rencontré de nouvelles organisations internationales et j’ai pu prospecter en vue de possibles futures collaborations.

Jonas : Je ne savais pas à quoi m’attendre. À première vue, cela semblait intéressant. Ce qui m’a manqué, c’est le dynamisme dont vous faites preuve lorsque vous organisez un événement comme celui-ci en présentiel. Cela mis à part, j’ai pu faire la connaissance de partenaires bruxellois, comme KUUMBA. C’était la première fois que je partageais mon projet avec des partenaires internationaux. J’aurais certes préféré la formule « week-end », plus facile à combiner en termes d’heures de travail.

Qu’est-ce qui vous a convaincu à participer ?

Aline : L’expertise artistique, la découverte d’organisations internationales…

Jonas : Je voulais surtout être inspiré et apprendre.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Jonas : La lourdeur que les vidéoconférences impliquent. Réunir un groupe de personnes aussi important peut parfois être long et fastidieux. Je suis heureux que des règles claires aient été définies d’emblée pour faciliter les interventions et interactions. Ce qui m’a marqué, c’est la quantité de temps de travail et de personnel dont dispose chaque organisation pour ses projets. Personnellement, je ne travaille qu’à mi-temps sur mon projet. Peut-être devrions-nous envisager en interne à augmenter nos ressources humaines. Mon projet est en phase d’analyse et de test. Je le réalise avec les jeunes qui, après un certain temps, rejoignent le projet en tant que bénévole. Je suis parfois limité dans la prise de décisions.


Avez-vous appris à mieux connaitre les autres organisations bruxelloises ? Ou bien y a-t-il un organisme international qui s’est démarqué à vos yeux ?

Aline : Je connais assez bien les organismes bruxellois. Les organisations internationales travaillent avec un public différent. À mon avis, ils ont plus un public de classe moyenne.

Jonas : KUUMBA : je n’avais jamais entendu parler d’eux auparavant. Il y a de nouveaux employés chez Met-X, que je ne connaissais pas encore. J’aimerais également prendre rendez-vous avec Bart Nagels pour en savoir plus sur sa collaboration avec Met-X. Au niveau international, l’école Brassbandschool a été la plus intéressante pour moi, vu la similitude de la discipline avec mon projet. En plus, Rotterdam est raisonnablement accessible en termes de localisation et je n’ai pas la barrière de la langue.

Avez-vous convenu d’une collaboration avec l’une des organisations internationales ? Si oui, avec qui allez-vous réaliser le projet ? Pouvez-vous expliquer votre projet un peu plus en détail ?

Aline : Nous allons soumettre un projet autour de la parole avec la BrassBandschool de Rotterdam. Cela a directement cliqué avec Jade, qui y travaille sur le projet « Next Generation Speaks » mené avec des jeunes. Au sein de KUUMBA, nous menons un projet similaire. L’interdisciplinarité de leur travail me parle tout particulièrement. C’est un aspect que nous trouvons aussi très important chez KUUMBA.


Si un tel partenariat n’a pas su aboutir, quel a été pour vous le frein ou l’obstacle ?

Jonas : Mon projet n’en est qu’à ses débuts. Il n’existe que depuis un an. D’autres projets existent depuis plus longtemps et sont peut-être plus mûrs. Jade de la Brassbandschool me semblait intéressante. Je garde l’idée pour un futur partenariat. J’ai remarqué que les participants avaient pour la plupart plus d’expérience en tant que gestionnaires professionnels de projets, alors que cela ne couvre qu’une partie de mes tâches.


Jonas, pourrais-tu nous en dire un peu plus sur votre projet ?

Jonas : Mon projet mené avec Jeugd en Muziek Brussel s’appelle BXL Music Lab. Ensemble, nous proposons des cours de musique informels. Jeugd en Muziek fournit les enseignants et le matériel. Quant à JHOB, nous proposons des endroits sympas. Nous sommes en quelque sorte une école de musique informelle. Avant le corona, 10 à 15 jeunes venaient chaque semaine s’exercer à la batterie, au piano, à la guitare et à la basse. Ils préparent un morceau qui sera présenté aux parents. Notre objectif final est qu’ils puissent jouer ensemble en groupe.

Nous visons à favoriser la mixité sociale entre les jeunes. C’est pourquoi nous travaillons avec D’Broej. Actuellement, nous travaillons aussi avec Chicago, situé dans le centre, ce qui permet d’étendre la participation à plus de jeunes. Les jeunes sont d’ailleurs les ambassadeurs du projet.

Pendant le confinement, nous avons fourni des instruments à certains étudiants afin qu’ils puissent s’exercer chez eux. Les leçons ont été reportées. Nous aimerions, si possible, organiser une activité cet été pour revoir tout le monde.


Quel est votre mot de la fin ?

Aline : Chapeau aux organisations d’avoir su proposer aussi rapidement une solution numérique comme alternative au présentiel annulé. Même si c’était en mode « virtuel », c’était une expérience instructive.

Jonas : Cela a été chronophage, mais j’ai été ravi que vous m’ayez proposé de participer. Cela m’a entre autres permis de réfléchir à mon propre projet.


Merci à Aline et à Jonas pour l’interview ! Tenez-nous au courant des avancées de vos projets que cela soit avec Brassband pour Aline ou BXL Music Lab pour Jonas !

MISE À JOUR : Début juin,Next Outspoken Generation, le projet de parole soumis par KUUMBA avec une organisation partenaire néerlandaise, a remporté un budget pilote de 2 500 €. Félicitations à KUUMBA et à Aline !


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Le projet Move It Kanal, porté par Lasso, et Erasmushogeschool Brussel, a pu être mis en place dans le cadre du programme opérationnel FEDER de la Région de Bruxelles-Capitale. Dans ce cadre, près de 2.1 millions d’euros ont été investis dans le projet, dont 50% ont été pris en charge par les autorités européennes et 50% par la Région. L’objectif poursuivi ici par la programmation FEDER est de renforcer la participation culturelle des jeunes dans le territoire du canal .

Le FEDER (Fonds européen de Développement Régional), est un outil de la politique régionale européenne qui a pour objectif de créer de nouvelles opportunités pour les citoyens européens et de réduire les écarts de niveau de vie entre les régions. C’est un outil d’investissement de solidarité de l’UE, qui influence, grâce aux financements européens et régionaux, notre quotidien à tous.

Le projet est cofinancé par la VGC.